top of page

Biographie, épisode 14 : Lorsqu'on apprenait aux filles à devenir de bonnes ménagères...

S’il existe des témoignages qui marquent une époque, ce sont bien ceux des filles nées entre 1925 et 1950. Dès leur entrée à l’école, on les formataient pour qu’elles deviennent de bonnes ménagères. Après le Certificat d’études, beaucoup poursuivaient leur formation à l’école ménagère.


Madame P. (1925) se souvient de la pension : « Après le souper, c’était le moment détente, chacune faisait ce qu’elle préférait : tricoter, coudre, broder un canevas ou autre… On était tenue d’avoir un ouvrage. »


Madame M. (née en 1926) raconte : « Lorsqu’on arrivait à l’école à l’âge de 6 ans, on nous mettait dans les mains un morceau de tissu pour apprendre à tenir l’aiguille. Nous avions le modèle de tous les ourlets possibles. Si le travail était mal exécuté, la sœur n’y allait pas par quatre chemins ! Elle défaisait tout et nous devions recommencer jusqu’à ce que le travail soit parfait. On apprenait aussi à raccommoder, repriser les chaussettes… Plus grandes, on nous a appris à faire de la borderie. Moi, j’étais habile de ce côté-là, ce qui n’était pas le cas de toutes. Nous consacrions une heure par jour pour ces travaux jusqu’au certificat. Les grandes du brevet arrivaient à broder les draps de leur trousseau. Ma mère avait le même degré d’exigence. Les draps bordés, j’en ai encore. Ils sont dans l’armoire. »


Madame R. (1930) raconte : « Parce qu’il était de bon ton de savoir broder et coudre pour une jeune fille, une brodeuse des Brotteaux venait nous donner des leçons une fois par semaine. Je me souviens en particulier du point Palestrina. Nous avions un cahier dans lequel nous collions nos travaux : une reprise, un biais, une broderie… Je trouvais ces travaux d’aiguille très compliqués et ils n’étaient manifestement pas mon point fort, contrairement à ma sœur qui y prenait plaisir. »


Madame C. (1940) raconte : « Pour Noël nous recevions une boîte à couture, car les filles apprenaient toutes à faire une couture, un ourlet, à broder (alphabet en canevas). Je savais tricoter et coudre. Au quotidien, nous ne restions jamais inoccupées, et nous asseoir sur chaise sans rien faire était inconcevable. Mon école abritait une école ménagère, où les filles, à 14 ans, suivaient deux années de formation en cuisine, couture et puériculture après leur certificat d’études […]. »


Photo : drap de trousseau brodé aux initiales J. C. (années cinquante)




bottom of page