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Autobiographie : le vocabulaire du souvenir


C’est la rentrée. Les jours rapetissent, la fraîcheur s’installe… certains d’entre vous caressent le projet de rester au chaud, confortablement installés dans l’objectif de rédiger leurs mémoires. À tous ceux-là, je dis : foncez ! Pour vous y aider, je vous propose quelques petites précisions et astuces.


Donc, vous vous apprêtez à relater votre passé. Des images vous viennent en tête, à l’état brut comme si elles étaient actuelles. Traduire ces images, ou les sensations liées à ces images demandera l’utilisation d’un certain vocabulaire et surtout de deux verbes principaux que sont « se souvenir » et « se rappeler ».

Avant d’aller plus loin, je précise, ou vous rappelle, que la construction de la phrase est différente selon que l’on utilise l’un ou l’autre de ces verbes.

Le plus simple est sans doute le verbe « se souvenir ». Vous direz volontiers : « Je me souviens d’un tel, je me souviens de ce que je faisais à telle époque, je me souviens de certaines fêtes… » Bref, vous vous souviendrez « de » quelque chose.

En revanche, vous vous rappelez quelque chose. Vous direz, par exemple : « Je me rappelle mon école et mon institutrice ».


En résumé, vous écrirez « je me souviens de cela », mais « je me rappelle cela ».


Ainsi lancé, vous pourrez à votre guise vous souvenir :

  • d'une époque, d'un jour, d’un instant…

  • d'un déjeuner, d'un accident, d'une balade…

  • d'un stress, d'une colère, d'une émotion, d'une impression, d'un regard…

  • d'une date, d'une histoire…

  • d'une lettre, d'un mot, d'une phrase…

  • d'une décision, d'une promesse, etc.


Pour les embellir, n’hésitez pas à préciser vos souvenirs, notamment avec un adverbe ou un complément. Ainsi, vous vous souviendrez :

  • très bien, clairement, exactement, parfaitement…

  • confusément, avec précision, sans effort, sans peine…

  • avec bonheur, gratitude, avec angoisse, avec déplaisir, avec honte, avec mélancolie…


Vous constaterez qu’il existe peu de synonymes à ces deux verbes. « Se souvenir » peut devenir « se ressouvenir », mais franchement, ce verbe a vraiment vieilli et on ne l’utilise plus vraiment.

Par conséquent, lorsque vous avancerez dans votre récit, vous constaterez assez vite que les répétitions du verbe « se souvenir » deviennent gênantes.


Le substantif féminin « souvenance » peut être également utilisé pour exprimer ce qui est inscrit dans la mémoire, ce dont on se souvient. Je le trouve, personnellement, un peu pompeux et surtout vieilli. Mais pourquoi pas ? Dans ce cas, vous pourrez dire : « À ma souvenance », c’est-à-dire « autant que je me le rappelle » ; ou bien que vous avez souvenance de quelque chose, c’est-à-dire que vous en gardez le souvenir.


Il vous sera possible de pallier la difficulté du manque de vocabulaire, en utilisant d’autres constructions qui contournent l’utilisation des verbes du souvenir. Par exemple, vous pourrez :


Avoir présent à l'esprit, avoir en mémoire quelque chose ou garder le souvenir de quelque chose.

Revenir, ou faire revenir en mémoire l’image de… songer, réveiller, évoquer, retracer un souvenir, une image, une situation…


Enfin, se rappeler quelque chose, c’est aussi exprimer un doute, une incertitude sur ce que vous avez vécu ou vu. Soyez inventifs dans votre formulation ! Par exemple, si vous n’êtes pas vraiment certains de l’heure à laquelle vous avez vécu un fait remarquable, vous pourrez dire : « Il était à peu près, environ, approximativement, semble-t-il… 17 heures. »

Ou bien simplement : « il devait être 17 heures. Le fait est que je n’ai plus cette précision en mémoire. »


À vos plumes !

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